Des normes toujours plus drastiques

L’Europe exige de ses États-membres le respect de normes concernant la qualité de l’air. Les seuils de polluants sont revus à la baisse régulièrement, si bien que les États doivent prendre des mesures toujours plus drastiques pour s’y conformer.

Nos parlementaires Européens se préoccupent de notre santé, réjouissons-nous. En soit, cette réglementation est la bienvenue, la qualité de l’air est un sujet important et notamment en l’espèce celui des particules fines. Cependant les solutions apportées sont plus que discutables.


Le maillon faible

Effectivement, le bois émet des particules fines dans l’atmosphère lors de sa combustion et c’est certainement son principal défaut. Mais, il n’est pas le seul et loin de là : Il y a le trafic routier, aérien, portuaire, le chauffage au fioul, au charbon, au gaz naturel, etc… D’autres sont moins connues comme le fait de circuler en vélo ou de marcher dans la rue. Le seul fait de soulever de la poussière suffit à projeter des particules dans l’air. Pourtant, seul le chauffage au bois est visé par des mesures d’interdiction.


Une énergie marginale

Le bois n’est pas, et de loin, la première source de chauffage en France. Même si ce mode de chauffage s’est considérablement développé depuis le début des années 2000, seuls 7 millions de foyers se chauffent au bois, dont l’immense majorité à titre de chauffage d’appoint.

La consommation annuelle de bois pour un ménage est de 7 stères et sera de 3 stères à l’horizon 2020. Grâce aux progrès techniques, les rejets de particules fines sont drastiquement réduits et les nouveaux appareils ont besoin de moins de bois pour chauffer tout autant.

La filière est très dynamique sur ces sujets et apporte sans cesse des améliorations techniques en vue d’obtenir la combustion parfaite.

 

Un problème de méthode

Pourtant, selon le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) du 25 mars 2013, le chauffage au bois serait responsable de 25% des émissions de PM10 et PM2,5 en île de France alors qu’il couvre moins de 5% des besoins en chauffage. Bizarrement les mesures de taux de particules ont été prises à proximité des axes routiers.

PM10 : particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres.
PM2,5 : particules dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres.

On peut s’interroger sur la véracité de ces chiffres. Le chauffage au bois n’étant utilisé que 6 mois dans l’année et à titre de chauffage d’appoint, il ne peux pas être responsable de la présence d’un quart des particules fines en Île de France.

Ces chiffres sont d’ailleurs contestés par l’UFC QUE CHOISIR qui reprend une étude d’Airparif selon laquelle le chauffage au bois n’engendrerait que 5% des particules fines en hiver et 2% en été pour l’Île de France.

Il serait intéressant d’avoir des relevés d’autres grandes métropoles comme Lille ou Dunkerque notamment. Le Nord-Pas-de-Calais est l’une des premières régions consommatrice de bois de chauffage en France. L’impact des particules sur la qualité de l’air doit normalement être plus important qu’en Île de France.


Bref, ces contradictions montrent que personne ne sait vraiment ce qu’il en est. Quelle est la méthode scientifique pour déterminer qu’une particule provient du chauffage au bois plutôt que du réacteur d’un avion ou de ma chaudière au gaz naturel ? Censés être un peu plus propres que le bois, mais surtout bien plus utilisés en France.

Effectivement, il est possible de mesurer facilement la quantité de particules rejetées à la sortie de la cheminée. Pour autant, il semble impossible de savoir d’où proviennent réellement ces particules. J’ai découvert qu’il existait deux types de particules fines : les primaires et les secondaires. Les primaires sont celles produites directement par la combustion alors que les secondaires se forment dans l’atmosphère en présence de certains gaz. Selon le PPA du 25 mars 2013, 30% des PM10 et 40% des PM2,5 seraient secondaires.

Il y a je pense, un vrai manque de connaissance sur cette question. Tous ces chiffres ne sont que des spéculations. D’ailleurs pour tenter de nous convaincre, on nous montre des règlementations étrangères ayant interdit le chauffage au bois. Il est vrai que d’autres villes comme Québec ont interdit le chauffage au bois, mais Québec n’est pas Paris. Non seulement le chauffage au bois est là-bas très répandu, mais en plus le climat n’est pas comparables.


Ce dont on ne parle pas

Le chauffage au bois n’est pas une énergie parfaite vis à vis de la qualité de l’air. C’est une évidence. Pour autant les particules fines n’ont aucun impact négatif sur la planète. Le bois est donc une énergie écologique dans le sens où elle n’entraine pas de mutation de notre environnement. C’est un phénomène naturel qui, utilisé de manière raisonné est une source d’énergie idéale pour la transition énergétique en cours.

Ce qui n’est pas le cas du gaz naturel ou du trafic routier. Le PPA traite d’ailleurs en priorité du problème des oxydes d’azote présents en trop forte quantité dans l’air francilien. Les particules fines n’arrivent elles qu’en seconde position.

Les oxydes d’azote sont selon Wikipédia une source croissante de la pollution de l’air. Ils contribuent à l’effet de serre et au dérèglement climatique. Ils sont acidifiants et eutrophisants. Devenus la principales source des pluies acides et de l’acidification des eaux douces. Ces oxydes d’azote favorisent également les problèmes respiratoires.

Le trafic routier représente 54% des émissions franciliennes d’oxydes d’azote, la combustion du gaz naturel représente 14% des émissions et enfin les produits pétroliers 2,3%. Cela sans compter que ces « énergies » rejettent du dioxyde de carbone, principal gaz responsable du réchauffement climatique.

Malgré l’importance de ce sujet, aucune mesure forte n’a été prise pour en limiter la présence.


Conclusion

Le bois n’est pas une énergie parfaite et je n’ai pas la prétention de dire qu’elle solutionnera tout. Pour autant, elle est l’une des seules à avoir un impact limité sur l’environnement. Des efforts doivent encore être fait pour atteindre des niveaux de performance toujours plus élevés. L’émission de particules fines est un problème et doit être solutionnée par, pourquoi pas, la mise en place de filtre à particules. Cette solution existe et est utilisée en Suisse par exemple sur les conduits de cheminées.

L’interdiction des foyers ouverts en Île de France, dans des délais aussi courts (annoncé en avril 2013 et interdit le 1er janvier 2015) est incompréhensible. Sauf à vouloir favoriser d’autres énergies pourtant moins écologiques.

Aujourd’hui, il est nécessaire d’inciter les populations le pouvant à se tourner vers le chauffage au bois. Le réchauffement climatique est bien là, personne ou presque ne le conteste. Et alors que la destruction de notre environnement est au centre de nos préoccupations, le bois est une des énergies d’avenir.